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Poussières de siècles
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7 août 2011

Les métiers de notre arbre, le bourrelier 1

 Pas de joli soleil aujourd'hui...

Le ciel est bas chez nous...

Nos petits partis en balade par monts et par vaux pour rejoindre la mer, le coeur enflé, déjà, de la joie des vacances, l'ont emporté dans leurs bagages

Ils me reviendront dorés comme des petits pains, blonds comme les blés, les pommettes roses de plaisir et les yeuxpétillants de bonheur

Je vois déjà le tableau de leur retour déjà espéré, revêtu des couleurs si tendres et pourtant si gaies et lumineuses du bonheur familial. 

Ne point se laisser prendre par la morosité du ciel...  

AVESNOIS

Dans cette lumière filtrée de brume, les couleurs de l'Avesnois sont encore, comme hier, des dégradés des verts les plus vifs, et les fleurs persistent à épanouir avec onctuosité les velours de leurs charmes... 

Beau temps pour faire un tour dans mon arbre, et aller de branche en branche visiter nos aïeux courir l'aventure à leur bras...aller de siècle en siècle leur apporter mon bonjour et mon affection.... 

Et justement voici Thomas (Benoit) Bequet 

Pour ce que je sais, il est quatrième du nom depuis 1595, la famille n'en restera pas là...4 au moins suivront encore...

Il est un des 4ème arrière-grand-père de Philippe né  en 1756 à Saint Cast le Guildo 

C'est sa fille Jeanne qui s'est allièe aux Péan de Saint Cast, elle a marié Joseph Mathurin le laboureur...

signature thomas bequet 1795

 Thomas qui signe d'une écriture un peu enfantine mais cependant déliée, est le fils ainé d'une famille "honorable"

Son grand père (dont je n'ai pas encore trouvé le métier) possède lui une signature élaborée terminée par la grille élégante que l'on retrouve le plus souvent chez les gens de robe.                                        

On peut d'ailleurs noter que son arrière grand-père né à St Germain de la Mer en 1635 est qualifié de "maître" dans les actes dans lesquels il est cité, est-ce un titre de compagnonage ? 

Sa grand mère Françoise Lhostellier est la fille de Jacques "honorable homme" sieur de la Pôterie à Landébia 

Thomas et sa famille vivent au village de La Cour en Saint Cast dans les Côtes d'Armor 

C'est son métier qui m'interpelle aujourd'hui, plus exactement ses métiers, car il semble que Thomas en ai deux... 

Il est "Bourrelier" ET "blanconnier" (ce qu'on appelle ailleurs "mégissier") 

Alors...pourquoi deux métiers ? et d'abord quels métiers ? 

Le métier de bourrelier est très ancien. Il serait apparu en France au IVème siècle.  

En 1268, les statuts de la corporation indiquent qu'ils sont "faiseurs de colliers à cheval et de dossières de selle et de tout autre manière de bourrellerie".  

A partir de 1400, chaque apprenti peut devenir maître après avoir accompli son chef-d'oeuvre, en l'occurence un harnais complet.  

Plus tard, la corporation se divisa en bourrelier (dans les campagnes) et sellier (plus citadin). 

La principale matière travaillée par le bourrelier est le cuir de boeuf ou de vache qui, lorsqu'il est de bonne qualité, est le plus résistant.  

Pour certaines pièces, il utilisait parfois le cuir de mouton. Le bourrelier devait aussi utiliser différents tissus, toiles caoutchoutées, moleskine. Pour fabriquer les colliers, il devait également travailler le bois et utiliser des clous, rivets, ferrures et autres pièces de métal, ainsi que de la bourre (poils d'animaux ou fillase de chanvre) - d'où le nom de ce métier. 

Bourrelier...  magnifique artisanat, ainsi donc, Thomas travaille "la bourre" et le cuir, il faisait et entrenait les harnais de cheveaux, les licols,les coussins, courroies pour mettre les bêtes au joug, mais aussi les bâches, capotes, tabliers et besaces...

Les bêtes de somme, chevaux, boeufs et âne, lui fournissent amplement du travail.

BOURRELIER GRAND

Imaginez son atelier où défilent les paysans du village, 

en ce temps là...

tout le monde avait des bêtes au travail, c'est un lieu de rencontre...

Comme chez le maréchal ferrant... le temps de bruler une pipe d'échanger les nouvelles...

Leur atelier est aux hommes ce que le lavoir est au femmes... 

Les hommes s'arrêtent un moment et discutent entre eux des petits événements qui jalonnent leurs jours et leurs champs...

La conversation ne l'empéchait pas de travaillait à créer les harnais et à ravauder les harnachements. 

Son premier travail consistait à "poisser" de longues aiguillées de fil de chanvre, d’une longueur de trois mètres environ... 

Il engluait ce fil en le tirant sur son genou dans un morceau de cuir plié contenant une noisette de poix, puis il le lissait avec un chiffon de façon qu’il glisse bien à la couture. Il tortillait ensemble deux, trois ou quatre brins, selon la résistance désirée, il appointait le cordonnet obtenu et l'enfilait une aiguille à chacun de ses bouts pour permettre une couture croisée. 

Il  maintenait son cuir avec des pinces après avoir percé les avant-trous avec son alène.

Il se protégeait parfois les paumes sous un gantelet appelé "manique". 

Le manche arrondi d’une alène, en buis, servait au besoin à enfoncer l’aiguille".

Il confectionnait les harnais sur mesure, mesurant l’encolure du cheval ou des boeufs avant de réaliser le collier, évaluant la largeur de la selle en pouces. 

Avec ses outils, ses pinceaux, ses bidons d’huile, il allait même entretenir les harnais à domicile, brossant les licous, grattant les sous-ventrières, nettoyant les martingales, graissant les brides, huilant les sellettes. 

Parfois appelé le "marquis de la croupière" il était responsable de la bonne tenue des attelages de la région.

Et donc, régulièrement, une fois l'an le voilà qui s'en va avec sa cariole remplie de ses outils, et visite chaque ferme pour "faire le tour" des révisions, parfois, à l'occasion, peut-être aussi fabriquait-il quelques matelas de crin ou de laine pour quelques sous de plus...

Déjà, il se prépare, c'est demain qu'il faudra commencer la tournée...

 

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